Interview de Michel Tsimaratos
Professeur en médecine, spécialiste en néphrologie et en pédiatrie, Secrétaire Général de la Commission Médicale d’ Etablissement, le Professeur Michel TSIMARATOS est reconnu internationalement pour ces activités hospitalo-universitaires.
En sa qualité de médecin hospitalo-universitaire, et grâce à sa connaissance approfondie dans le monde de la santé, de l’hôpital public, de ses acteurs et son fonctionnement, il gère et pilote plusieurs projets visant à transformer en profondeur l’offre de soins sur le bassin marseillais. Il est notamment porteur du projet de marque « Marseille Santé 2020 ».
Il explique en quoi le CHU de Marseille, est un atout majeur pour le territoire.
En quoi le CHU de Marseille est-il un atout pour notre ville ?
L’AP-HM est le CHU de Marseille. Il s’agit d’un établissement qui jouit d’une renommée internationale où se forment les médecins de demain. Il participe à la recherche clinique qui fait progresser la médecine et prend en charge la santé de la population, et ce, quelle que soit la complexité des maladies. Cette polyvalence est possible grâce à l’expertise et à l’engagement quotidien des équipes médicales du CHU, qui travaillent en lien étroit avec Aix-Marseille Université et la Faculté de Médecine.
Le territoire marseillais dispose d’une des plus fortes concentrations de talents. Des hommes et des femmes qui transforment chaque jour le progrès en soin. Les avancées réalisées en matière, par exemple, de maladies chroniques, de maladies rares, ou de risque de contagion sont des exemples éloquents de l’excellence des professionnels.
Tout comme le « Club-M ambassadeurs» qui valorise le territoire, la communauté médicale met en valeur, à travers La démarche « Marseille Santé 2020 » et en lien avec le monde économique, les qualités exceptionnelles du secteur médico-scientifique hospitalo-universitaire. La santé, c’est bon pour la Métropole !
Selon vous, que symbolise le CHU au sein du territoire ?
Le CHU, qui symbolise des valeurs d’humanisme, est un des garants de la cohésion sociale. La communauté médicale, veut tout mettre en œuvre pour que nos hôpitaux répondent mieux aux besoins de la population. Le CHU doit progresser dans le respect de ses valeurs fondamentales : soigner, enseigner et faire de la recherche en lien avec l’Université.
L’attractivité du territoire est un sujet d’actualité, comment le CHU de Marseille peut-il être moteur ?
Une campagne de com ne suffit pas pour décréter l’excellence. Il faut agir !
Les acteurs sont plébiscités alors que les structures et les organisations sont décriées. Pour que la santé contribue à l’attractivité du territoire, le CHU doit s’ouvrir au monde économique, pour changer de modèle managérial, faire évoluer le regard et envisager de nouvelles solutions…
Améliorer l’accueil et les conditions d’exercice, simplifier les procédures et faciliter la prise de contact, mais aussi simplifier l’accès aux innovations médicales. Ce changement de modèle nous permettra de redonner confiance et d’accélérer notre développement au bénéfice des familles, des patients, des agents, en d’autres termes, de toute la population de notre territoire.
Peut-on baser le développement de toute une filière sur une ressource en souffrance ?
Si le CHU de Marseille est le leader reconnu de la filière santé, la branche maladie de la sécurité sociale est dans une spirale infernale et ne peut être le support d’une politique d’attractivité.
Pour autant, des solutions existent pour inscrire la filière santé dans la croissance. Notre savoir-faire en matière de recherche et d’innovation est un atout pour le territoire. Il est le garant de la vitalité de tous les secteurs de la filière santé.
Tous ensemble, faisons tomber les barrières pour que Marseille devienne la Capitale Méditerranéenne de la santé. Comme d’autres acteurs du monde économique, nous voulons que le regard sur notre territoire change et permettre aux patients d’autres pays de bénéficier de l’expertise de la filière santé, tout en faisant tourner notre économie. Plusieurs projets d’envergure internationale comme l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection, ou l’Institut des maladies rares « Gitptis » (Genetics institute for patients, thérapies, innovation and science), ont déjà fait le premier pas et symbolisent cette ambition.